La Tente des Serdaigles

Zzzwoufff.

Par deux fois, déjà, un balais surmonté d'une forme verte et argentée, est passé en trombe devant l'entrée de la tente des Serdaigles.

A chaque passage, il se rapproche davantage du cyclope.

Soudain, ce dernier ouvre grand la bouche en un long baillement. Elle s'ouvre démesurément. Son menton touche sa poitrine... Voilà que son gros ventre s'efface, et que sa machoire continue de descendre !

Brusquement, il vomit quelquechose qui aussitot, s'éloigne de la tente en roulant comme un ballon avant de s'aplatir lamentablement dans l'herbe.

En trois bonds, Pheal s'est relevé et a rejoint l'arbre le plus proche. Retenant son envie de jurer, il s'efforce de se camoufler derrière le tronc grisatre.

*Ce fichu gnome monté en graine ! Toujours à faire des trucs dégueu ! Pourquoi on aurait pas droit à une simple porte, comme tout le monde ?!!
Pitié Biancha, donne moi le temps d'enfourcher mon balai et tu verras... *

*Héhé *

Toujours attentive à ce qui se passait derrière son balai - l'Auror surveille ses arrières ! - , Biancha avait vu rebondir la forme bleue.

Après avoir effectué un quart de tour pour ne pas apparaître dans la zone où devait la chercher le Serdaigle, elle fixa son balai dans les airs, un peu au-dessus du feuillage, se laissant pendre la tête en bas pour lancer le sort :

Mobiliarbus

...sur l'arbre le plus proche de Pheal, qui se mit à léviter, ses racines effleurant le garçon au passage.

* Bouse de dragon *

Ayant toujours un train de retard - le Mangemort vit dans l'improvisation ! - , Pheal n'avait rien vu du tout.

En voyant l'arbre s'arracher du sol, le garçon n'eut pas le temps de chercher d'où était parti le sort; il enfourcha son balai et tenta de décoller, lançant à tout hasard derrière lui un sort censé produire une barrière de feu:

Flambios ! Flambios !

Mais que se passait-il ? Au lieu de s'élever d'un bon coup de talon comme d'habitude, voilà que le serdaigle progressait par petits bonds comme un biplan qui peine à s'envoler.
Il faut dire qu'à bien y regarder, son balai semblait plus petit que d'habitude. Oui, c'était bien ça, et ce fut encore plus flagrant quand Pheal eut enfin gagné quelques mètres d'altitude: au lieu de la silhouette fuselée du joueur de Quidditch fonçant sur son balai, il avait l'air d'une girouette de clocher, plus haute que longue.

Salveo maleficia !

Biancha avait réagi sans réfléchir pour se protéger, entendant le Serdaigle invoquer un Flambios. Voyant le résultat de ce dernier, elle se maudit intérieurement, handicapée du coup par la période réfractaire qui empêche la réutilisation immédiate d'une baguette magique.

Elle effectua un tour sur son balai, et fonça droit vers le Serdaigle, en sifflant :
"Erssssfffff... effffsssroooo"

[note du traducteur : peut s'interpréter à peu près comme "A mort le Serdaigle!" ou "la meilleure défense c'est l'attaque"]

Elle avait programmé son vol 1 pied à gauche du sorcier. 95 pourcents des sorciers étaient droitiers, il devait donc infléchir sa course légèrement sur la droite ; elle passerait à un pouce de lui, si ses prévisions météo étaient exactes...

Pheal avait enfin décollé, il jeta un oeil distrait derrière lui et vit Biancha réagir à son Flambios raté.

*Pff... Je n'aurais peut-etre pas du piquer son balai à Mark. Je parie qu'il ira se plaindre à son richard de paternel !*

Pheal ajusta ses mains sur le manche trop court du balai.

*.... Cela dit, ca fait mal au coeur de voir un Phoebus 2.5 prendre la poussière dans le dortoir à longueur de journée !
... Dire qu'ils ne les font que sur mesure...*

C'est sur cette dernière pensée qu'il vit Biancha se lancer dans sa direction.
Il partit sans réfléchir en sens inverse, ce qui lui permit de constater qu'à cause de son poids, le balai était loin d'atteindre une vitesse de reve.
La 6ème année le rattappa rapidement, et comme elle l'avait prévu, Pheal vira sur la droite lorsqu'elle le frola de près.
D'un peu trop près. Le serdaigle, surpris par la maniabilité que sa petite taille conférait au balai du dénommé Mark, tourna si violemment que sa jambe accrocha la robe de Biancha. Il partit en tonneaux d'autant plus impressionants que, s'applatissant sur le manche par réflexe, il augmenta sa vitesse de rotation, tel ces patineurs qui rentrent les bras lors d'une pirouette.

"Wouhou, ça décoiffe !" s'exclama-t-il quand il eut enfin pu s'arreter, arborant un sourire aussi convainquant que son air nauséeux.

*J'aime quand un plan se déroule sans accroc.*

C'est ce qu'allait penser Biancha, lorsqu'elle vit Pheal entamer son tournant vers la droite. Mais entretemps, son adversaire avait accroché sa robe, et elle enchaîna une série de tours autour de son balai (quelle marque, encore?).

*Par toutes les chouettes du marais *

Se rattrapant avec brio, elle put enfin lever la tête pour voir la suite de sa route. Elle était à moins de 5 pieds de l'arbre qu'elle avait déraciné, vitesse maximale. Elle ferma les yeux.

[HJ: Biancha ne connait pas la marque de son propre balai ou elle parle de celui de Pheal ?]

Encore sous le coup d'un fort tournis, Pheal zigzaguait comme une mouche ivre tout en essayant de voir ce que faisait Biancha.
Apparemment, elle aussi avait eu quelques problemes de stabilité à la suite de leur accrochage. Restant malgré cela maitresse de son balai, sa trajectoire était remarquablement droite.
Oui, elle fonçait droit vers... Vers l'arbre flottant.

"HAaaA Haa... J'ai gagné on dirait..." bredouilla Pheal en retenant un haut le coeur. Il pointa sa baguette en l'air et tenta de lancer le sort qui devait marquer la victoire du mangemort, traçant un grand M coloré dans les cieux.
Mais sa nausée l'emporta avant meme qu'il ne commence à écrire, et il se pencha pour rendre son petit déjeuner.
Le bout de sa baguette produisit une série de grosses balles de couleur qui partirent dans toutes les directions au rhytme de ses spasmes.
Certaines explosèrent en vol dans un nuage verdatre, d'autres
continuèrent leur course à pleine vitesse, une partie enfin partit droit vers Biancha, puisque c'était elle que le serdaigle regardait avant de subir de facheuses conséquences.

[C'est la joueuse qui ne se souvient pas de la marque du balai de son propre perso ]

Paf.

Biancha prit l'arbre de plein fouet, elle n'eut même pas le temps de penser à lancer un sort. Quand elle émergea du brouillard, une migraine atroce lui vrillant la tête, de petites billes multicolores tournaient autour de sa tête.
*Tiens, c'est comme dans les bandes animées, ça le fait donc vraiment? * fut la seule réflexion qui lui passa par l'esprit, à voir "trente six chandelles".

Hélàs, elle n'aurait pas le plaisir de se moquer des capacités en sortilèges de son camarade ; elle n'avait rien vu de sa tentative picturale. Elle referma les yeux, elle aussi victime du mal des transports.

Pheal, encore nauséeux, fouilla dans la poche droite de son jean où se trouvait toujours la Corne d'Abondance (tm) de son oncle confiseur.
Il en tira une Pastille de Gerbe (tm) dont il avala la moitié violette.
Un classique de la Boite à Flemme (tm) des frères Weasley... Pheal se sentit aussitot ragaillardi.

...ce qui lui permit de retrouver son tempérament normal et de s'inquiéter pour Biancha. Il ne l'avait pas clairement vu percuter l'arbre, mais le fait qu'elle soit actuellement plantée devant, sans bouger, sans lancer au Serdaigle d'horribles malédictions laissait assez bien deviner quelle avait du etre l'issue de sa trajectoire.

Pheal hésita un peu à relancer son sort de victoire, mais finalement se rapprocha de la Serp tout en prenant de l'altitude (on n'est jamais trop à l'abri d'un furunculus).

"Et alors, j'aurais le temps de gagner dix fois que t'aurais pas bougé ?" lança-t-il quand il se jugea assez proche de Biancha pour qu'elle puisse l'entendre. C'était sa façon normale de demander "Ca va ?!?" .

Pheal s'attendait à ce que la Serp le maudisse et vienne lui arracher les oreilles avec les dents. La poursuite aurait alors repris, et ils auraient fini par se battre en riant sadiquement comme des trolls et Pheal aurait perdu. Comme il se doit.

Aussi, lorsqu'il s'approcha, le garçon ne sut-il pas ce qui le choqua le plus: le fait que Biancha reste inerte, insensible à la moquerie ? Le fait de prendre soudain conscience que son compagnon de jeu craint et admiré était une fille ? La perspective du prix à payer pour avoir aperçu la couleur de ses sous-vetements ?

Pétrifié, Pheal déglutit lentement et songea sérieusement à s'enfuir sur le champ. Son esprit ne supportait pas la superposition entre l'image de Biancha-la-serp-altière-et-respectée, et la jeune personne qu'il avait sous les yeux, lui inspirant des sentiments contradictoires. Elle était tellement... sans défense.... et aussi si... Il rougit jusqu'à la racine des cheveux.

Finalement, après ce qui lui parut des heures d'hésitation, mais qui avait duré bien moins d'une minute, il se posa sur une grosse racine en face de Biancha et accrocha son balai à une branche fourchue.
Que faire ? Il n'osait pas toucher à sa robe, et encore la toucher elle, mais si quelqu'un venait à passer... Biancha ne lui pardonnerait jamais.
D'un autre coté, si elle reprenait ses esprits dans cet état, Pheal finirait pelé vif.
... Avec un peu de "chance", elle ne reprendrait pas ses esprits du tout et il n'aurait qu'à la déposer à l'infirmerie.
Prenant une grande inspiration, le garçon redressa Biancha sur son balai, la soutenant d'une épaule et rajustant sa robe dans un meme mouvement maladroit. Le feu aux joues, il n'osait pas la regarder dans les yeux.

"Dia... Diable ! Va-va... vas tu dire quelque chose, à la fin ?"

S'exclama-t-il, la gene prenant le pas sur l'inquiétude. Pheal jeta un regard furtif au visage de Biancha, dont un coin de la bouche était teinté de sang. Dans un geste aussi non-romantique que brusque, il l'essuya de sa manche.

Mais voilà, Pheal n'était pas dans un jour de "chance"

Après un bref évanouissement, la Serpie ouvrit les yeux tout grands. Voyant Pheal tellement proche - carrément contre elle - elle le repoussa violemment. Ce faisant, elle vit du sang sur la manche du Serdaigle, et une ombre passa dans son regard :

Tu es blessé? fit-elle, inquiète. L'envie d'éplucher vivant le jeune sorcier, qu'elle ressentait deux secondes plus tôt, avait disparu d'un coup.

Elle ne remarquait même pas que du sang continuait à couler du coin de sa bouche. Par contre, elle avait très mal à la tête. Elle s'appuya sur la racine de l'arbre flottant.

Pheal perdit légèrement l'équilibre sous la poussée de Biancha et, trop abasourdi pour réagir, se prit une racine flottante dans le dos.
Il s'y aggripa pour ne pas tomber de l'arbre et se mit à rire nerveusement.

"Moi ? Je me porte comme un charme. Et à propos de charmes..."

Mais que se passait-il ? Une irrépressible pulsion suicidaire lui donnait envie de faires de remarques graveleuses sur les dessous de Biancha ! Rougissant et palissant alternativement, il chercha à détourner ses pensées de cette idée dangereuse, mais sa bouche s'ouvrait malgré lui !

"Je... Tu as ... Tu as la lèvre en sang." parvint-il à articuler juste avant de plaquer une main sur sa bouche et de marmonner des choses incompréhensibles. Il était censé lui proposer d'aller à l'infirmerie, où quelque chose du genre, mais le risque de faire une allusion mal placée et de finir enterré vivant semblait insurmontable au jeune garçon.

Biancha porta la main à sa bouche. Il y avait une entaille assez profonde, d'où le sang continuait à s'échapper.

Un charme? Un sortilège? Tu m'as jeté un sectumsempra?! fit-elle sans réfléchir, avant de se rendre compte de l'inanité de ses propos. Son compagnon était à peine capable de lancer un lumos sans se brûler, pensa-t-elle avec toute l'indulgence qui la caractérisait, alors un sectumsempra ...

Ce doit être l'arbre, ajouta-t-elle, réfléchissant malgré ses céphalées. Mais c'est bizarre, le sang devrait s'arrêter; et j'ai vraiment trop mal de tête, et ...je vois tout en bleu :s

Tu crois que c'est mon sortilège sur l'arbre? Ou une interaction avec les sorts de protection ? Je devrais aller à l'infirmerie, ajouta-t-elle, d'une voix mal assurée. Mais elle ne bougeait pas d'un pouce.

Pheal enleva sa main de sa bouche quand Biancha l'accusa de l'avoir blessée. Devait-il lui rappeler que c'était sa conduite de balai dangereuse qui les avait menés là ?
Avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, son amie reprit la parole, se plaignant de symptomes étranges.

C'est bizarre, moi aussi j'ai vu pas mal de trucs bleus aujourd'hui, ne put-il s'empêcher de répondre, allusion qui passerait peut-être inaperçue vue l'état de sa camarade.

Ca ne serait pas une bonne idée de reprendre ton balai maintenant. Et le mien est trop petit pour deux. Je pourrais descendre d'ici, tu sauterais en bas et moi je te rattrapperais... Quoiqu'elle venait de quasiment de lui mettre une pêche parce qu'il s'était un peu trop rapproché.
... Ou pas.
Sinon j'ai quelques capacités en médicomagie... J'ai travaillé comme assistant au cabinet du médicomage de Pré-au-Lard cet été. Si tu permets que je t'examine sans me pousser dans le vide, bien sûr, ajouta-t-il, sarcastique.

Biancha commençait à reprendre ses esprits ; l'allusion ne passa donc pas inaperçue. Quoique...

Evidemment que tu vois du bleu, tu es à Serdaigle, fit-elle en haussant les épaules.

Elle était plutôt soulagée par la proposition de Pheal ; en effet, elle n'était pas sûre du tout que cette zone du parc fût autorisée au vol sur balai, et ne souhaitait donc pas vraiment atterrir à la nouvelle infirmerie.

Elle le regarda dans les yeux et eut un sourire innocent : "Pourquoi donc voudrais-tu que je te pousse dans le vide?"

... Le genre de sourire innocent qui vous donnait envie de vous jeter de vous même dans le vide, justement.
Mais sans se démonter, il s'approcha donc à nouveau et s'accroupit sur la même racinne que Biancha... Côté tronc, on n'est jamais trop prudent.

"Voyons... Tu t'es cognée la tête la première apparement, c'est donc par là que je vais commencer."

En toute logique, Pheal s'attaqua au problème le plus visible: la lèvre fendue de Biancha. Il sortit un mouchoir de sa poche et s'en servit délicatement pour ne pas toucher directement la coupure. Elle était profonde et les bords de la plaie avaient commençé à enfler.
Heureusement, le sortilège de désenflure était l'un des rares que Pheal maitrisait (avec le lumos, en dépit des médisances de Biancha...). C'était un sortilège classique de premiers soins. Le problème, c'était que les plaies ouvertes décongestionnées se remettaient généralement à saigner...

Pheal pointa sa baguette sur la blessure de Biancha et murmura l'incantation.

"Je ne peux pas fare disparaitre la plaie, mais ca devrait te soulager un peu. Tiens, mets le mouchoir dessus en attendant que ça arrête de saigner."

Il s'intéressa ensuite aux yeux de Biancha, dont il testa la réactivité avec un faible lumos, justement. Il ne l'avait jamais fait lui-même, mais le médicomage de Pré au Lard le faisait toujours aux gens un peu sonnés. En l'occurence, les pupilles de Biancha restaient dilatées même en pleine lumière.
Pheal s'éloigna prudemment en sautant sur une racine un peu en retrait, et émit alors un diagnostic sans grande surprise:

"Ce n'est pas pour rien qu'il est interdit d'utiliser une baguette magique sur les terrains de Quidditch...Il est probable qu'il ait eu une interférence entre les enchantements permanents de ton balai et un sort ponctuel..."

En l'occurence, le sort des boulettes colorées que Pheal avait malencontreusement dirigé vers la Serp.

"Tu devrais juste te lancer un Finite Incantatem... Et n'oublie pas, on ne jette pas les médicomages dans le vide... "

Trop sonnée pour raisonner, Biancha effectua ce que le Serdaigle lui proposait. Et effectivement, le sort de Pheal cessa. Le sort de désenflure, évidemment, pas celui qui interférait avec l'enchantement des balais.

Le saignement qui avait repris, cessa. Mais la lèvre de Biancha était toujours dans le même état. Elle regarda son compagnon de travers : "Je suis peut-être ralentie par le choc, mais tu veux bien m'expliquer pourquoi tu me demandes d'annuler les soins que tu me fais?"

Les pupilles toujours dilatées, elle voyait flou, et était à cent lieues de vouloir jeter dans le vide le seul sorcier capable de lancer des sorts à sa place.

Et arrête de paniquer comme ça, je ne vais pas te pousser en bas !

Il était temps de reprendre les commandes. Biancha n'avait pas de notions de médicomagie ; par contre, elle avait étudié attentivement les cartes des sortilèges de protection de Poudlard, après le tremblement de terre. "Si c'est une interférence, il faut que tu trouves comment le sortilège s'est ancré", dit-elle, certaine que ses paroles devaient être limpides pour un Serdaigle du niveau de Pheal.

"Je suis peut-être ralentie par le choc, mais tu veux bien m'expliquer pourquoi tu me demandes d'annuler les soins que tu me fais ?"

Pheal se mit une claque sur le front.

"Euh, ouais, on peut voir ça comme ça... Bon, euh, comment le sortilège s'est-il ancré ?"

*Eh ben tout en rendant mon petit déj, je t'ai lancé un sort alors que tu étais inconsciente, affalée avec ton balai sur un arbre flottant, donc on peut éventuellement imaginer que ça se soit mal passé *

"Eh ben pour commencer, on pourrait... hum... Eloigner ton balai de toi, si jamais l'interférence vient de là, il devrait y a avoir un quelconque changement dans ta vision..."

Pheal sautilla jusqu'à Biancha en s'aggrippant au tronc, faisant vaciller l'arbre flottant, et posa sa main sur le manche du balai.

"Tu devrais aller t'asseoir plus loin, et t'accrocher quelque part. J'ai l'impression que le sort de lévitation est en train de faiblir..."

HJ: Désolée pour la disparition. Ma chaudière, ma carte graphique et mon réseau électrique ont été victimes d'un maléfice résistant au finite...

Eloigner mon balai? Ah oui!

Il n'était pas bête ce Serdaigle, après tout. Enfin, bon, c'était un Serdaigle, aussi.

Et si on descendait, au lieu de rester accrochés aux branches comme des botrucs?

Elle tendit son balai à Pheal, s'accrochant à la branche la plus proche. "Passe-moi le tien! Je veux dire, celui sur lequel tu es assis", fit-elle, se demandant si le balai était vraiment tout petit, ou si c'était l'effet de l'enchantement visuel.

Pheal regarda "son" balai avec hésitation. Si ce truc était trop petit pour lui, qu'est-ce que ça donnerait pour Biancha ? Il décida prudemment de ne pas faire de remarque sur le poids de son aînée et prit le balai qu'elle lui tendait.

"Tiens, voilà le mien.

Tu sais, il y a une rumeur qui dit que quiconque touche à ton balai se transforme en statue de sel... Mais je suppose que même en 6eme année on n'apprend pas réellement à lancer ce genre d'enchantements.
Ils ont simplement dû être effrayés par, heu, ton... regard de braise ?"

Et il s'élança aussitôt dans les airs, alors que l'arbre tanguait de plus en plus dangereusement.

De longues heures de discussion avec Octave Boisei avaient laissé des traces sur le fonctionnement mental de la Serpentarde. Elle ne releva donc pas la réflexion maladroite de Pheal, se contentant de se demander dans une analyse scientifique comment une couleur froide comme celle de ses yeux mauves pouvait faire évoquer des braises.

Le sortilège de statue de sel, par contre, la fit rire. "Si si, c'est vrai !"

C'était une blague qu'ils avaient mis au point à Halloween, quand elle était en 3ème année. Les Serpentards avaient bien sûr entretenu la rumeur par la suite. Si l'enchantement fonctionnait encore, le Serdaigle devait à présent être couvert d'une fine pellicule de sel. Biancha leva la tête pour voir, tandis que son poids l'entraînait vers le sol sur le balais trop petit. Le mouvement manqua de la jeter par terre.

Plutôt bonne pilote, elle rétablit son assiette en maugréant

C'est l'interférence, ou il est pourri, ton balai?

Pheal fut ravi de retrouver de vraies sensations de vol, et il entamait une séries de figures aériennes anarchiques, plus joyeuses que gracieuses, quand il entendit vaguement le rire de son amie et sa réponse.

Avant même qu'une réplique incrédule ne lui vienne à l'esprit, le garçon, plaqué sur son balai, vit la peau de ses mains devenir grisâtre et granuleuse.

"AAAAAHHHH !"

Horrifié, Il plongea aussitôt en piqué et s'éjecta du balai une fraction de seconde après avoir remis le manche à l'horizontale, à plus de trois mètres du sol. Le balai continua sa course quelques instants, perdant lentement de l'altitude.
Quant à Pheal, il effectua une réception brutale qui l'envoya bouler sur plusieurs mètres et se releva dans le même élan, avec une vivacité étonnante au regard de la hauteur de sa chute. Le serdaigle un peu sonné s'épousseta vivement tout en faisant quelques pas chancelants.